La
lumière à l’aube découpait une voie
Flamboyante
dans les persiennes de la chambre.
On
voyait se tordre sur cette route d’ambre,
En
d’ultimes sursauts, des ombres aux abois.
Que
deviennent les adieux que nul ne recueille ?
Qui
s’éveillant à l’heure ou l’aurore se cambre
Apercevra
mon âme dans l’ombre des feuilles
Qu’un
vent infernal pousse sur la route d’ambre ?
*
Te
souviens-tu jadis de propos échangés,
De
châteaux en Espagne et d’allées d’orangers ?
J’ai
cessé de songer aux chemins de Tolède
Car
vois-tu, au tombeau nos rêves nous précèdent.
*
Au
Paradis des animaux, court mon Persan.
Anges qui veillez sur ce chat aux yeux de flamme
Redites
lui avec un geste caressant
De
tirer sur son fil, j'y ai noué mon âme.
*
Et ce sera comme dans les
étés d’antan,
J’emprunterai la route
semée d’immortelles
Qui mène au village, et
aujourd’hui à ta stèle,
Immortelle en pensées dans
mon âme d’enfant,
Mère.
*
La nuit s’échappe
et le jour se dérobe
Des visages
inconnus me sourient
D’un vieil été
surgit l’or d’une robe
Crevant les eaux
de la mémoire enfuie
Une main me
salue, esquisse un seuil,
Une
demeure ; un cœur fut mon refuge.
De quel amour ai-je
été le transfuge ?
Et toi, jour, de
quel astre es tu le deuil ?